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Placer des végétaux complémentaires autour des arbres fruitiers peut apporter une contribution intéressante à leur développement. Ces types d’associations favorisent la venue d’insectes pollinisateurs, limitent la progression de certains ravageurs de manière naturelle, et participent à une amélioration du sol par l’apport d’éléments nutritifs. Ensemble, ces interactions créent un environnement favorable à la croissance des fruitiers.

Les bénéfices des plantes compagnes

Installer des plantes complémentaires à proximité des arbres fruitiers permet de construire un petit écosystème fonctionnel. Cela agit selon plusieurs mécanismes, souvent observés en jardinage naturel :

  • Favoriser la pollinisation : Les fleurs riches en nectar, comme celles de la lavande ou de la bourrache, attirent des insectes utiles qui participent à la formation des fruits.
  • Réduire la présence des nuisibles : Certaines herbes aromatiques comme le thym, la lavande ou la capucine émettent des substances naturelles peu appréciées par certains insectes (pucerons, fourmis, carpocapses), contribuant à limiter leur impact.
  • Améliorer le sol : Des végétaux comme le trèfle violet ou la luzerne sont connus pour leur capacité à fixer l’azote présent dans l’air, ce qui enrichit le sol progressivement et favorise une meilleure adaptation des fruitiers.

En plaçant ces plantes de manière réfléchie, on arrive souvent à améliorer l’état général du verger, tout en réduisant le recours à des solutions artificielles.

Exemples concrets de plantes compagnes

Certaines plantes semblent particulièrement intéressantes pour accompagner les arbres fruitiers dans leur croissance. Voici quelques associations qui ont donné de bons résultats dans divers jardins :

  • Lavande : Cette plante attire les insectes pollinisateurs comme les abeilles ou les bourdons, bien utiles pour les pommiers ou cerisiers. Son parfum marqué peut aussi gêner certains insectes moins utiles.
  • Bourrache : Outre son attrait pour les insectes utiles, elle contribue à enrichir le sol en extrayant certains minéraux. Certains jardiniers ont trouvé que ses effets étaient positifs sur la qualité des fruits rouges comme les fraises.
  • Thym : Avec son odeur prononcée, il peut perturber les déplacements de certains ravageurs. Il attire également des insectes bénéfiques comme les coccinelles ou les syrphes.
  • Capucine : Elle attire les pucerons, qui se dirigent abondamment vers elle, ce qui aide à préserver d’autres plantes situées autour. Elle constitue aussi un apport visuel agréable grâce à sa floraison vive.
  • Trèfle violet et luzerne : Ces plantes, qualifiées de couvertures végétales ou de plantes de service, favorisent un enracinement plus aéré du sol et améliorent le stock de nutriments par captation de l’azote.

On peut aussi penser au tanaisie, qui agit comme une barrière pour certains insectes, ou à la mélisse, qui attire les pollinisateurs avec ses fleurs discrètes. Quant au trèfle blanc, il peut remplacer une pelouse tout en enrichissant durablement le sol.

Tableau comparatif des plantes et leurs fonctions

PlanteFonction principaleCaractéristiques associéesPlantes fruitières compatibles
LavandeAttirer les pollinisateursFloraison attractante, fragrance naturellePommiers, cerisiers
BourracheAméliorer le sol, attirer les insectesPrésence de potassium, nectar richeFraisiers, petits fruitiers
ThymÉloigner certains insectesParfum répulsif, abri pour auxiliairesVariétés diverses de fruitiers
CapucineLimiter certains parasitesConcentration de pucerons sur ses feuillesFraisiers, petits arbres fruitiers
Trèfle violetFixation d’azoteFavorise la texture du solZones fruitières diverses
  • « Depuis que j’ai planté un peu de bourrache et quelques pieds de capucine autour de mes fraisiers, j’ai remarqué une baisse du nombre de pucerons. Mes fraises semblent avoir meilleur goût, et il y a aussi davantage de coccinelles dans mon jardin. Cela me donne confiance sur l’équilibre de ma petite parcelle fruitière. »
Quelles plantes sont peu compatibles avec les arbres fruitiers ?

Il vaut mieux éviter les espèces très gourmandes en eau ou dont les racines sont trop envahissantes. Le liseron ou certaines graminées pourraient gêner le développement racinaire des fruitiers.

Quelle méthode utiliser pour installer ces plantes ?

Disposez les espèces végétales en cercles légèrement espacés du tronc, de manière progressive. Alternez des plantes florales, quelques aromatiques, et des plantes à croissance utile pour le sol. L’étalement des floraisons dans le temps aide à maintenir la présence des pollinisateurs.

Est-ce applicable dans un verger à plus grande échelle ?

Oui, plusieurs exploitants de vergers adaptent ces méthodes lorsqu’ils recherchent des approches agricoles plus sures pour l’environnement. Cela permet d’utiliser moins d’intrants chimiques.

Cette méthode convient-elle en milieu urbain ?

Oui, elle peut être utilisée même en bac ou en grand pot sur un balcon. Il convient juste de bien choisir les plantes qui s’adaptent à l’espace réduit ainsi qu’à l’exposition à la lumière.

Combien de temps faut-il attendre pour apercevoir des résultats ?

Il est possible de voir une amélioration assez rapide, parfois dès la première saison, notamment pour les insectes utiles et une moindre présence de nuisibles. En ce qui concerne l’effet sur le sol, cela demande souvent plusieurs saisons pour constater des changements plus profonds.

Bilan des associations bénéfiques pour les fruitiers

La mise en place de plantes permettant une cohabitation avec les fruitiers apporte un ensemble d’avantages non négligeables. Elle contribue à attirer les insectes utiles, à limiter certains risques liés aux ravageurs, et à améliorer le terrain dans lequel les arbres évoluent. Que l’on ait un petit verger domestique ou un projet en pots sur une terrasse, ces principes s’ajustent à de nombreuses configurations. En intégrant la bourrache, le thym, la lavande ou différentes espèces de trèfles au pied des fruitiers, on peut créer des conditions plus accueillantes et parfois plus productives. Cette approche, douce et adaptable, participe au développement d’un environnement végétal résilient, sans nécessairement recourir à des interventions contraignantes ou polluantes.

Sources de l’article

  • https://www.ofb.gouv.fr/documentation/biodiversite-des-cles-pour-agir-ndeg7
  • https://agriculture.gouv.fr/sante-et-protection-des-vegetaux
  • https://agriculture.gouv.fr/plantes-en-danger-tous-concernes